Notre cabinet de curiosité est au collectionneur ce que le temps est à l'oeuvre, la suspicion moqueuse en plus. L'installation transgresse les pratiques, et une fois fait oeuvre, elle se joue des faux-semblants didactiques aussi rivés à l'exposition des musées d'histoire naturelle. Le spécialiste et l'artiste, double figure démiurgique, se travestissent et endossent tour à tour le rôle de l'explorateur, du curieux, du collectionneur... les rôles dont ils rêvent et qui toujours leur font face. L'aléatoire de la présentation invite le spectateur à l'étonnement. Une armoire où se mêlent bric-à-brac l'objet d'art, faïences et taxidermies, tous voisins de la trouvaille archéologique ou de la relique, est flanquée de chimères d'entomologistes gisantes sous verre. Si nous pensons avec Michel Foucault qu'il faut détacher l'Histoire de l'image où elle  s'est longtemps  complue  afin  de